Vers 1950, la NASA aux Etats-Unis (National Aeronautics and Space Administration) Commence à s'intéresser à la qualité de l'air à l’intérieur des engins spatiaux et réfléchit à la manière de l'améliorer. En 1974, elle charge un jeune étudiant du nom de Bill Wolverton d'étudier l'air ambiant au sein des navettes spatiales habitées et de trouver des solutions pour protéger leurs occupants des substances toxiques pouvant provoquer des maladies. On soupçonne déjà à l'époque que certaines plantes sont à même de capturer des polluants spécifiques. Pour la première fois, on s'intéresse à la qualité de l'air intérieur et non pas extérieur.
Bill Wolverton crée alors des cellules écologiques closes, reconstituant en modèle réduit le cadre de vie des habitants des vaisseaux spatiaux. Son expérience (voir : une question de mesure) lui permet de mesurer le taux d'éléments polluants absorbés par certaines plantes.
Une question de mesure
Dans les années 1970, Bill Wolverton, alors employé de la NASA, innove en évaluant l'effet dépolluant de certaines plantes dans un environnement hermétique. Il infiltre de l'air pollué dans un espace clos rempli de plantes, puis mesure, en microgrammes, l'absorption des polluants par les différentes plantes pendant 24 heures. Il convertit ensuite ces résultats en taux de microgramme absorbé en une heure, en tenant compte de la taille et de la variété de chaque espèce. En effet, ces taux peuvent varier considérablement d'une plante à l'autre : la fougère de Boston et la fougère Kimberly par exemple, qui appartiennent toutes deux à la familles des fougères (Nephrolepsis), n'ont pas la même efficacité à détruire certains polluants.
Retour à la Terre
Il se met ensuite, avec son équipe, à étudier l'intérieur des habitats humains. Il teste différentes plantes grâce à un système de biofiltre associant la plante, du charbon actif et un ventilateur chargé de propulser les polluants vers les plantes afin qu'ils soient dégradés. Il dresse ainsi la liste des plantes les plus efficaces pour assainir un environnement intérieur pollué.
Ses travaux commencent à être connus, non seulement aux Etats-Unis, mais également à l'extérieur des frontières. En 1989, les Etats-Unis créent Clear Air Concil, une association de communication visant à défendre le droit de chacun à évoluer dans un air non pollué.
A la même époque, en Corée, en Californie et en Inde, on s'ingénie à inventer des systèmes permettant aux plantes d'épurer l'air des métropoles. Quant à l'Europe, elle n'est pas en reste : en Allemagne, en Suisse et en Italie, des expériences similaires sont mise au point.
En 1991, le Canada décide d'entreprendre des travaux fondés sur les observations de Bill Wolverton concernant la dépollution de l'espace intérieur. En France, dés 1993, le gouvernement annonce la création de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur. Composé d'un groupe de professionnels du bâtiment et de la santé publique, cet organisme a pour mission de prélever des échantillons d'air intérieur et de les analyser afin de connaître le taux réel de pollution au sein des espaces clos. Puis est créée en France k'association de loi 1901 Plant'airpur, qui a pour objectif d'encourager "l'utilisation de plantes d'intérieur dans la vie quotidienne, personnelle ou professionnelle, comme ayant un rôle déterminant dans la qualité de l'environnement et d'aider à la recherche sur la bio-pollution (voir: tout est bon dans la plante).
Tout est bon dans la plante
Riche de ses 80 adhérents, principalement des professionnels de la santé, de l'environnement, de l'architecture et de l'horticulture, l'association Plant'airpur a jeté les bases du programme d'étude Phytair. Ce programme a été crée au début des années 2000 conjointement par le Centre scientifique et technique du bâtiment, la faculté de pharmacie de Lille, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, ainsi que les régions des Pays de la Loire et du Nord Pas-de-Calais. Il s'est clôt comme prévu en 2007. Ses conclusions ? Quelle que soit la plante, tous ses éléments - feuilles, tiges, terreau, micro-organismes présents dans le sol concourent à son action dépolluante. Rienn'est plus efficace que la plante dans sa totalité.
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